J'ai encore eu droit à un "il faut arrêter de diaboliser les glucides"... Sauf que cette fois, il était suivi d'un "je mange des pâtes et du riz tous les jours et je n'ai pas un gramme de trop".

Wokay.

Je comprends la réaction. Vraiment. Quand on se sent bien dans son corps et qu'on mange des glucides sans souci, ça peut sembler absurde d'entendre quelqu'un dire qu'ils sont impliqués dans la prise de poids.

Sauf que voilà : il y a aussi des gens qui fument deux paquets de clopes par jour pendant 40 ans et qui n'ont jamais eu de cancer. Ça ne veut pas dire que la cigarette ne provoque pas de cancer. Ça veut juste dire que certains terrains génétiques sont plus résistants que d'autres.

Et c'est exactement pareil pour les glucides: nous sommes tou·te·s différent·e·s?

Il y a des femmes de 30 ans qui prennent du poids sans comprendre pourquoi. Des hommes de 50 ans qui mangent n'importe quoi et restent secs. Des sportives qui stockent malgré l'entraînement. Des personnes sédentaires qui ne grossissent jamais.

Il y a des métabolismes rapides, lents, réactifs, résistants. Des pancréas qui gèrent tout, d'autres qui fatiguent vite. Des personnes génétiquement programmées pour stocker facilement, d'autres pour brûler sans effort.

Il y a aussi mille causes différentes à la prise de poids : stress chronique, manque de sommeil, variations hormonales, historique de régimes, traumatismes, sédentarité, inflammation chronique, médicaments, déséquilibres thyroïdiens, résistance à l'insuline installée depuis des années.

Chaque parcours est unique.
Mais.

Le mécanisme physiologique de la prise de poids, lui, est toujours le même.

Quelle que soit la raison pour laquelle ton corps a décidé de stocker — stress, hormones, génétique, fatigue, maladie — le processus physiologique qui permet ce stockage passe toujours par l'insuline.

L'insuline, c'est l'hormone du stockage. Son job, c'est de dire à ton corps : « OK, on a reçu du glucose, on va le ranger quelque part. »

Chez les personnes en bonne santé métabolique, il est stocké dans les muscles, puis l'excédent est converti en gras stocké dans les adipocytes. Ce gras est ensuite déstocké et transformé en énergie entre les repas.

Chez les personnes en moins bonne santé métabolique, l'excédent d'énergie est stocké mais jamais déstocké.

Quelle que soit la raison pour laquelle ce déstockage ne se produit pas, c'est toujours le magasinier 'insuline' qui intervient pour le stockage.

Et les glucides, ce sont littéralement les nutriments qui déclenchent le travail de l'insuline. Ce sont eux qui font monter ta glycémie. Ce sont eux qui sollicitent ton pancréas. Ce sont eux qui poussent ton corps à fabriquer du gras quand il y en a trop à gérer.

Pas les lipides. Pas les protéines.
Les glucides.

Ça ne veut pas dire qu'il ne faut jamais en manger. Ça veut dire qu'on ne peut pas ignorer leur rôle central dans le processus de stockage sous prétexte que certaines personnes les tolèrent bien.

Parce que oui, le corps a besoin de glucose pour fonctionner. Notamment le cerveau. Personne ne dit le contraire.

Mais ton corps est parfaitement capable de fabriquer ce glucose à partir des protéines et des graisses que tu manges, via un processus qui s'appelle la néoglucogenèse. Donc non, tu n'as pas besoin de manger un bol de pâtes pour que ton cerveau survive (le mien survit plutôt bien sans pain ni pâtes ni sucre depuis 19 ans 😋).

Ce que ton corps tolère, en revanche, c'est une autre histoire.

Certains métabolismes encaissent les glucides sans broncher. D'autres non. Ces métaboliques dysfonctionnels sont bloqués en mode stockage permanent. Et dans ce cas, la première intervention logique, c'est de couper le processus à la source : réduire ce qui déclenche le travail de stockage du magasinier 'insuline'.

C'est pour ça que la réduction des glucides est souvent la première étape. Pas parce que c'est une solution miracle. Mais parce que c'est le moyen le plus direct de désamorcer le cercle vicieux.

Une fois que tu as cassé ce cycle — une fois que ton corps n'est plus en mode « alerte stockage » 24h/24 — tu peux commencer à faire le vrai travail : nourrir ton métabolisme, le soutenir, le calmer.

Réapprendre à ton corps qu'il peut utiliser ses réserves. Reconstruire ta sensibilité à l'insuline. Stabiliser ton énergie. Retrouver ta satiété naturelle. Apaiser ton cortisol. Dormir mieux. Bouger sans t'épuiser.

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La réduction des glucides, c'est pas une fin en soi. C'est la porte d'entrée vers un métabolisme qui fonctionne à nouveau.

Je ne dis pas « les glucides c'est le mal ».
Je dis : si tu prends du poids malgré tes efforts, tu as probablement besoin de réduire les glucides.

Si tu veux retrouver un métabolisme stable, commence par réduire ce qui le met sous pression.
Si tu veux sortir du mode « stockage », arrête de donner à ton corps des raisons de stocker.

Ensuite, une fois que tu as désamorcé le processus, tu pourras reconstruire.

Les métabolismes qui gèrent bien les glucides existent. C'est une réalité. Mais ce n'est probablement pas la tienne si tu me lis depuis plusieurs semaines en te demandant pourquoi rien ne fonctionne.

Et c'est OK. Tu n'as pas à te comparer. Tu dois juste comprendre comment ton corps fonctionne.

On se retrouve demain,
Sophie 💜

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