Il y a quelques jours, je reçois ce message : "Sophie, j'ai essayé le keto pendant u mois mais ça n'a pas marché."

Un mois. Trente jours pour décréter qu'une approche ne fonctionne pas, alors qu'on sait pertinemment qu'un métabolisme ne se régule pas en claquant des doigts.

Mais ce qui m'a frappée, c'est la suite du message : elle était déjà passée à autre chose. Une nouvelle méthode. Une promesse différente. Un nouveau départ.

Le syndrome de l'objet brillant. Cette tendance à sauter d'une approche à l'autre dès qu'une difficulté apparaît, convaincue que le problème vient de la méthode… et jamais de notre manque de persévérance.

Le vrai problème ? Ce n'est pas la route, c'est l'abandon. Quand tu changes de cap tous les mois, tu ne testes rien vraiment. Tu collectionnes les débuts, jamais les résultats. Parce que les résultats durables, ceux qui transforment réellement ton corps et ton énergie, demandent du temps. Pas des semaines. Des mois.

Ton métabolisme ne réagit pas comme un interrupteur. Il s'adapte, se recalibre, réapprend.

Il faut 6 à 8 semaines minimum pour observer des ajustements hormonaux, pour que tes cellules comprennent qu'elles peuvent puiser dans les réserves sans déclencher d'alarme de famine. Pour que ton foie, ton pancréas, ta thyroïde s'ajustent à une nouvelle réalité énergétique.

Un mois, c'est à peine le temps de la phase d'adaptation. Et si ,oui, certaines personnes perdent rapidement en supprimant le sucre, c'est essentiellement de l'eau, et elles connaissent presque toujours un ralentissement après 2-3 semaines avant que la vraie perte, le vrai déstockage, s'enclenche.

Sauf que beaucoup préfèrent la fuite en avant permanente vers la prochaine solution miracle.... Parce que c'est plus facile de penser qu'on s'est trompée de méthode que d'admettre qu'on n'a simplement pas assez persévéré.

Changer de route donne l'illusion d'avancer. Ça calme l'impatience. Ça nourrit l'espoir. Et surtout, ça évite de se confronter à quelque chose que ton cerveau déteste profondément : la complexité.

Ton cerveau cherche des raccourcis. C'est sa nature. Il économise son énergie, simplifie les décisions, préfère les réponses binaires : ça marche ou ça ne marche pas. Noir ou blanc. Suivre une nouvelle méthode est simple : tu appliques des règles toutes faites. Tu n'as pas besoin de réfléchir, d'observer, d'ajuster.

Mais voilà le hic : ton métabolisme, lui, est complexe.

Ton corps n'est pas un algorithme qu'on peut programmer en suivant 5 étapes. Il réagit à ton stress, ton sommeil, ton cycle hormonal, ton historique de régimes, ta génétique, ton environnement. Il a des variations, des phases de plateau, des moments où il semble ne rien faire alors qu'il travaille en coulisses.

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Comprendre ça demande de l'attention. De l'observation. De l'ajustement. Et ça, c'est fatigant pour un cerveau qui préfère qu'on lui dise : "Fais ceci, ne fais pas celaa, résultat garanti en 3 semaines."

Alors on préfère changer de méthode plutôt que de ralentir et se demander : qu'est-ce qui se passe vraiment dans mon corps ? Est-ce que je dors assez ? Est-ce que je mange suffisamment de protéines ? Est-ce que mon cycle influence mes résultats cette semaine ? Est-ce que je suis simplement en train de traverser une phase normale d'adaptation ?

Comprendre ces variations, ajuster ses apports, installer ses routines demande du temps. De la nuance. De l'intelligence. Et ça, personne ne te le vend sur Instagram avec un avant-après en 21 jours.

Tu ne réguleras pas ton métabolisme mis à mal par des années de surpoids en deux jours.
Tu ne restaureras pas ta sensibilité à l'insuline en une semaine.
Tu ne reprogrammeras pas des années de restriction cognitive ou de fluctuations hormonales en un mois.
Et surtout, tu n'obtiendras rien en appliquant des règles sans les comprendre.

Faire du keto "parce que ça a bien marché pour la voisine" sans saisir pourquoi tu retires les glucides, comment ça agit sur ton métabolisme, comment réduire l'inflammation, ou comment adapter ton assiette à ton quotidien… c'est comme conduire les yeux fermés.
Au moindre virage, tu fonces dans le mur.

La magie n'est pas dans les macros, les plans de repas, les recettes.
Elle est dans ta capacité à t'y tenir assez longtemps pour que ton corps réponde.
Et dans ta volonté d'observer, de comprendre, d'ajuster.
Parce que c'est ça qui te rend autonome.
Pas la prochaine méthode miracle à suivre les yeux fermés.

Quand tu comprends pourquoi tu fais quelque chose, tu acceptes mieux les phases de plateau. Tu anticipes mieux les ajustements. Tu ne paniques pas à la première semaine sans changement visible sur la balance. Tu sais que ton corps travaille en profondeur : il réorganise ses stocks, il rééquilibre ses hormones, il apprend à mieux gérer l'énergie. Tout ça ne se voit pas immédiatement. Mais ça se construit.

Arrête de collectionner les débuts. Commence à construire des chemins.

A demain,
Sophie 💜

Bonjour, je m'appelle Sophie Gironi 👋
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