C'est encore la faute des gros đŸ˜€

J'en peux plus de la culpabilisation permanente...

Hier, j’ai postĂ© un Thread qui disait globalement que la perte de poids n’est pas une affaire de calories in vs. calories out, mais bien d’hormones, d’inflammation, de mĂ©tabolisme. 1

Et comme Ă  chaque fois, j’ai eu droit Ă  des rĂ©ponses Ă  la c*n, entre les “bah moi je prends du poids quand j’arrĂȘte de faire du sport, donc le sport ça fait maigrir” et les “tu dis n’importe quoi pour vendre ta mĂ©thode”.

Et j’ai eu le malheur de rĂ©pondre. J’aurais pas dĂ». Je sais 😏

J’ai donc rĂ©pondu. En demandant comment on pouvait expliquer que j’avais perdu 40kg en mangeant plus et sans bouger plus.

Et lĂ , accroche toi Ă  ton siĂšge, on m’a expliquĂ© que c’est parce que je ne savais probablement pas compter mes apports et ma dĂ©pense Ă©nergĂ©tique.

BIM đŸ˜€

Prends toi ça, la grosse. T’étais obĂšse parce que tu sais pas compter.

C’est trĂšs reprĂ©sentatif de la culpabilisation du gros, qui est forcĂ©ment glouton, fainĂ©ant et, visiblement, stupide. Et cette culpabilisation permanente est assassine.

Parce qu’elle installe l’obĂšse dans le rĂŽle du coupable, conscient ou pas, de son Ă©tat. Parce qu’elle dĂ©truit son estime de soi, il fait forcĂ©ment quelque chose qu’il ne faut pas puisqu’il reste gros.
Parce qu’elle le dĂ©courage de chercher d’autres solutions que celle consistant Ă  s’affamer, et qu’il finit par lĂącher prise et se laisser mourir (oui, l’obĂ©sitĂ© tue).

Oui, je sais
 Des Ă©tudes montrent qu’on sous-estime souvent ses apports caloriques et qu’on a tendance Ă  manger plus que ce qu’on le croit si on ne prend pas la peine de peser et mesurer.

Sauf que tout le monde mange plus qu’il ne le croit
 et tout le monde n’est pas obùse.

Il serait temps de rĂ©aliser que les obĂšses ne sont pas des minces qui mangent trop, mais des personnes dont le mĂ©tabolisme dysfonctionne, pour tout un tas de raisons qui vont de la gĂ©nĂ©tique Ă  l’environnement en passant, OUI, par les comportements individuels.

Mais ces comportements individuels ne sont pas forcĂ©ment ceux qu’on imagine : j’ai des clientes qui ont passĂ© plusieurs dĂ©cennies Ă  s’affamer, vraiment, et qui dĂ©couvrent qu’elles doivent manger plus pour rĂ©ussir Ă  perdre du poids.

Bien sĂ»r, il y a des gros qui mangent trop. Mais ils sont souvent poussĂ©s par une dĂ©rĂ©gulation hormonales qui les affame, parce que leur corps Ă©puisĂ© n’arrive pas Ă  utiliser l’énergie qu’ils consomment, parce qu’ils sont rĂ©sistants Ă  la leptine et vivent dans une faim permanente.

Si vous avez envie de croire Ă  une thĂ©orie obsolĂšte, personne ne vous oblige Ă  vous Ă©duquer. Mais essayez au moins de ne pas imposer vos croyances Ă  la noix Ă  ceux qui galĂšrent, nous n’avons pas besoin de votre jugement Ă  l’emporte piĂšce (oui, je m’inclus parce que mĂȘme si j’ai perdu 40kg, je reste mĂ©taboliquement obĂšse).

Personne n’est gros par plaisir, ou par stupiditĂ©. Et il est temps d’arrĂȘter de nous culpabiliser.


  1. Si vous voulez creuser le sujet, je vous invite Ă  dĂ©couvrir le Substack de Gary Taubes, qui dĂ©monte depuis plus de 20 ans les mythes sur la nutrition en s’appuyant sur les Ă©tudes les plus rĂ©centes. ↩

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