đ« âLa vie est dĂ©jĂ assez difficile pour se priverâ⊠vraiment ?
Lâautre jour, je suis tombĂ©e sur une publication qui disait en substance :
âLa vie est dĂ©jĂ bien assez difficile pour manger du riz de chou-fleur et sâinterdire le chocolat.â
RĂ©sultat : avalanche de likes, pluie de commentaires, nouveaux abonnĂ©s pour lâauteur, qui va pouvoir fourguer son plan alimentaire ou sa mĂ©thode rĂ©volutionnaire pour perdre du poids sans se priver.
Ce genre de post marche toujours. Parce que ce genre de discours flatte, et joue sur nos douleurs :
đ Ăa flatte notre fatigue. On se dit : âEnfin quelquâun qui comprend que jâai dĂ©jĂ assez de contraintes.â
đ Ăa flatte notre envie de confort. Ăa nous dit quâon peut rester dans nos habitudes sans culpabilitĂ©.
đ Ăa flatte notre cerveau primitif. Celui qui adore les rĂ©compenses immĂ©diates plutĂŽt que les efforts diffĂ©rĂ©s.
En clair : ça te rassure. Mais ça ne tâaide pas.
Parce que ce nâest pas de la bienveillance.
Câest du marketing.
Et surtout, ça ne marche pas. Parce que :
- Continuer Ă manger ce qui tâĂ©puise ne tâapportera jamais plus dâĂ©nergie.
- Fermer les yeux sur le sucre et les produits transformĂ©s ne tâaidera pas Ă soigner ton mĂ©tabolisme.
- Croire quâon peut âchanger sans rien changerâ mĂšne droit Ă lâĂ©chec, et un nouvel Ă©chec, câest un nouveau coup de poignard Ă ton estime de soi.
La vie nâest pas difficile parce que tu dis non aux mini-cornets de glace du soir.
La vie est difficile quand :
- tu passes ta journée dans des montagnes russes glycémiques, qui te laissent épuisée et irritable.
- ton cerveau est dans le brouillard, rendant lâexĂ©cution de la moindre tĂąche insurmontable.
- ton corps stocke au lieu de te soutenir dans les efforts du quotidien.
Ces discours complaisants font du bien Ă court terme. Mais ils te laissent exactement au mĂȘme point. Ils font croire quâils allĂšgent la charge mentale, alors quâils tâalourdissent avec encore plus de fatigue, de culpabilitĂ© et dâĂ©checs rĂ©pĂ©tĂ©s.
Il nây a pas de progrĂšs sans effort. Ce nâest pas une punition, câest juste la rĂšgle du jeu. La vie entiĂšre est faite de choix : on ne peut pas tout avoir, et on le sait depuis lâenfance.
â On choisit dâaller se coucher pour ĂȘtre en forme le lendemain plutĂŽt que de regarder une sĂ©rie jusquâĂ 3h du matin.
â On choisit de dire non Ă une dĂ©pense inutile pour pouvoir Ă©pargner pour un projet immobilier.
â On choisit de quitter la rĂ©gion de son enfance pour aller faire ses Ă©tudes ou mener une carriĂšre dans une grande ville.
Est-ce quâon dirait âla vie est bien assez difficile pour que je me couche tĂŽtâ ? Ou âla vie est bien assez difficile pour que je me prive pour mâoffrir une maisonâ ? Ou encore âla vie est bien assez difficile pour que je quitte mon villageâ ?
Alors pourquoi ce serait diffĂ©rent avec ton assiette ? Cette complaisance qui joue sur le levier dâune prĂ©tendue âfrustrationâ quâil faudrait absolument Ă©viter nâa rien de bienveillant. Elle tâinfantilise, te dĂ©responsabilise, tâaffaiblit.
La vraie bienveillance, ce nâest pas de tâencourager Ă rester coincĂ©e.
La vraie bienveillance, câest de te donner des clĂ©s pour :
- stabiliser ton énergie,
- libérer ton cerveau du brouillard,
- construire un corps qui suit tes projets.
Ăa demande des ajustements, oui. Pas des sacrifices absurdes.
Juste des choix différents, plus clairs, plus cohérents avec ce que tu veux vraiment.
Parce quâau final, la vie restera exigeante. Mais elle est infiniment plus simple quand tu as de lâĂ©nergie stable, un corps qui collabore, et lâesprit clair pour affronter le reste.
Pas de spam, pas de partage avec des tiers. Seulement vous et moi.
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